Le NenDominique Le Nen est professeur des universités et chirurgien des hôpitaux  au CHRU de Brest.

Après quinze missions humanitaires en 10 ans, à Gaza, Jénine ou Naplouse, il retourne à Jénine en septembre prochain. Son témoignage dans ce livre se veut être celui d’une image vraie de la douleur d’un peuple et de ses difficultés au quotidien.  Une supplique pour la Paix. Sa mission avec Médecins du Monde est principalement d’opérer des enfants handicapés par une naissance un peu brutale, tirés trop violemment par un bras, paralysés, à cause d’une délivrance difficile.

Lors de sa première mission à Gaza en mars 2002, sa première nuit s’est passée sous les bombardements qui ont durés une heure trente. Les conditions pour opérer se font souvent de façons chaotiques, d'arrivées massives de blessés civils après des bombardements, des cris, des pleurs d’enfants, mais toujours une très grande dignité des adultes.

Certains passages de son ouvrage m'ont particulièrement touchés, aussi je vous fais pars de quelques extraits :

« Presque deux tiers des Palestiniens de Gaza sont des réfugiés, ces familles qui durent quitter la Palestine, en vertu du redécoupage de 1948, ….. Dans l’espoir d’un retour sur la terre de leurs ancêtres, ces réfugiés conservent religieusement, comme des reliques, les papiers jaunis de leurs titres de propriété de terre situées actuellement … en Israël ».

Il nous explique qu’à côté de ces Palestiniens, réfugiés ou non, vivent à peu près De-Gaza-a-Jenine.jpg8000 colons dont la plupart sont d’origine française qui sont venus dans les années 1970, car Gaza était sous contrôle égyptien et des subventions leurs étaient allouées.

Un autre passage m’a frappé par sa justesse et sa vérité, il cite Edward Said, intellectuel d’origine palestinienne, qui fut professeur de littérature comparée à l’université Columbia de New York :

« « … ces faits (l’holocauste) ne leur donnent pas le droit (les juifs) d’exercer ou de poursuivre une politique de dépossession à l’encontre d’un peuple qui ne porte aucune responsabilité dans l’histoire de leurs malheurs ».

Dans la bande de Gaza, les allées et venues dépendent de l’occupant… privant les habitants de leur liberté. Le témoignage de Palestiniens sur ce qu’ils endurent, extraits :

« ….Nous ne voulons pas que nos enfants vivent comme nous, nous voulons la fin de l’occupation, même l’accès à l’eau courante dépend des Israéliens. Ils ont anéanti tous nos rêves, nos espoirs et toutes nos ambitions……… Nous sommes le seul peuple au monde qui soit toujours sous occupation…..On est treize mille personnes à vivre dans un demi-kilomètre carré quand mille juifs vivent dans un espace de dix kilomètre carré…. Nous n’apprécions pas l’état de siège, la faim, l’anéantissement, l’humiliation…. »

Le professeur Le Nen nous parle également du « chek-point d’érez» où les autorités israéliennes les font attendre (toute l’équipe de la mission) des heures Dedicase-Ter.jpgsous le soleil aveuglant dans un ciel sans nuage, avant d’obtenir l’autorisation de passage et de leur rendre leurs papiers. Ils traversent alors un dédalle de blocs de béton pour créer des chicanes, des murs de grillage, l’ambiance est froide, très froide, une atmosphère irréelle et impensable…

J’ai la chance d’avoir rencontré à nouveau le professeur Dominique Le Nen en juin dernier, je l’ai félicité de son courage et son engagement pour la Palestine. Il doit m’opéré début novembre à son retour de mission. Rupture de la coiffe de mon épaule droite, il m’a déjà opéré il y a 4 ans de l'épaule gauche. Il a eu la gentillesse de me dédicacer son livre et comme j’y avais apposé des post-it, il m’a proposé d’en débattre avec grand plaisir lors de mon intervention, surtout que je n’oublie pas de  l’apporter.

C’est vraiment un grand homme avec un cœur et un rayonnement immense. L’intégralité des droits de son livre est reversée à « Amani » (Association franco-palestinienne pour l’aide et la formation médicale) basée à Lannion. Achetez son livre ce sera aussi une bonne façon d'agir pour la cause Palestinienne.  

Je vous propose de regarder le film ci-dessous tourné par Iyad Samoudi assassiné immédiatement après le tournage, le 23 juin 2002 .  Désolée de me faire si rare. Bizzzzzzzzzzzz à tous de la ti’te youyou29

 

 


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